"Ma mère m'a toujours dit que les garçons ne veulent qu'une chose : ce qu'ils peuvent prendre. Elle m'a eue à 15 ans, mon âge aujourd'hui. Depuis mes 10 ans, elle me répète que dans l'amour, il n'y a que deux véritables raisons : la passion ou le pouvoir. Si tu n'as ni l'un ni l'autre, tu n'es là que pour te faire utiliser. Comme une idiote."
"Je l'ai longtemps crue. J'ai grandi avec ses règles tatouées dans la tête, comme un manuel de survie. Ne jamais tomber amoureuse. Ne jamais montrer ses faiblesses. Ne jamais croire aux promesses, surtout celles qui commencent par 'je ne suis pas comme les autres'. Mais maintenant que c'est mon tour, maintenant que je sens mon cœur battre un peu trop vite pour quelqu'un… je me demande si elle avait vraiment raison. Ou si elle a juste trop souffert pour voir autre chose."Moi c'est Elyne Miller
-Maman!
— Quoi encore ?
— C'est pas toi qui devais conduire ? Et s'ils nous arrêtent ?
— T'inquiète pas pour ça, j'ai mes petites techniques, dit-elle avec un clin d'œil.
Troisième déménagement en moins de deux ans. À ce rythme, je vais devoir changer de nom. Ma mère ? Une spécialiste des départs précipités. Une nouvelle ville, une nouvelle maison, et sûrement un nouveau riche à séduire. Le cycle habituel.
— Tu tires une de ces têtes, dit-elle. Cette fois, je te le jure, c'est différent.
— T'es littéralement le slogan des promesses non tenues.
— Tu vas adorer notre maison ! dit-elle avec un grand sourire.
Je poussai un soupir et regardai par la fenêtre. Une maison comme les autres. Des murs, un toit, et sûrement une voisine indiscrète.
--- Tu la trouve comment
— C'est parfait, répondis-je, nonchalante. Je vais faire un tour dans le jardin.
— Ouais.
Je m'assis sur un vieux banc, un peu bancal, et sortis mon journal de mon sac.
> Nouveau départ. Nouvelle maison. Nouvelle ville. Et pourtant, j'ai l'impression que ce sera la même chanson. Peut-être qu'au lycée, ce sera différent. Peut-être pas.
Soudain, le rugissement d'un moteur me fit lever les yeux. Une moto s'arrêta juste devant moi. Un garçon en descendit, l'allure rebelle, regard noir, veste en cuir.
Je m'approchai doucement.
— Jolie moto. Tu l'as volé où ?
Il me scanna des pieds à la tête sans gêne.
— Tu me prends pour qui, madame-je-juge-sans-connaître ? On se connaît ?
— Non. Et j'en ai pas très envie. Je haussai les épaules. Mais tu pourrais me prêter les clés ? J'ai besoin de me vider la tête.
Il ricana.
— C'est toujours comme ça que t'abordes les gens ? Tu fonces sur eux comme si on était des amis d'enfance ? C'est mignon
Je aussa un sourcil et je recula d'un pas