— Eh meuf, t'as rien remarqué ?
— Remarqué quoi ?
— Noah. Tu n'as pas vu comment il te regarde ? Il a carrément craqué sur toi.
— Je traîne avec vous que depuis deux semaines, je doute que ce soit le cas…
— Ne me dis pas que tu doutes de ton charme, ma belle, dit Lexie derrière moi. Tu es une bombe. Si j'étais un gars ou lesbienne, j'aurais craqué sur toi dès le premier jour.
— Grave ! approuve Zara.
— Il paraît, ajoute Lexie avec un petit sourire, qu'il embrasse super bien.
— Quoi ?! Vous êtes sortis ensemble ?
— Deux mois seulement. On n'était pas compatibles. Mais toi… tu devrais tenter ta chance.
— Salut les filles.
— Quand on parle du loup… Allez, lance-toi !
— Salut Noah, tu as quelque chose de prévu samedi ?
— Non, pourquoi ?
— Y a un film qui vient de sortir… Tu pourrais venir avec moi ?
Bip. Bip.
— Hein ?! Maman ?! Qu'est-ce que tu fais ici ?
— Quoi, j'ai pas le droit de venir chercher ma fille à l'école ? Je voulais voir tes amis. J'aime bien le gars à lunettes.
— Ça tombe bien. Samedi, j'ai un rendez-vous avec lui.
— Génial ! Ma fille va avoir son premier copainJe n'arrivais pas à dormir. Trop d'excitation, trop de pensées. Je me retournai encore et encore dans mon lit, le sourire accroché aux lèvres.
Il faisait un peu chaud. J'ouvris la fenêtre pour laisser entrer un peu d'air.
Et là, bam, ce fichu gars entra par la fenêtre. Mon cœur manqua un battement.
— Je pensais que j'allais devoir forcer la fenêtre… mais je vois que t'as laissé la voie libre.
Il regarda autour, puis planta ses yeux dans les miens.
— Tu t'entends bien avec Noah, à ce que j'ai vu…
— Ça ne te regarde pas, fou le camp d'ici ! dis-je, le cœur battant.
— Pourquoi faut-il que tu sois toujours comme ça avec moi ?
Il s'approcha. Trop près.
— Laisse-moi tranquille, ok ? Sinon j'appelle la police, Keyden.
— Ok, ok… ne te fâche pas.
Mais au lieu de reculer, il se pencha légèrement. Et avant que je puisse réagir, ses lèvres se posèrent sur les miennes. Un baiser volé. Brutal. Court. Mais réel.
Je le repoussai d'un geste sec, et le giflai sans réfléchir.
— FOUS LE CAMP DE CHEZ MOI, TOUT DE SUITE ! criai-je, tremblante.
Il se frotta la joue avec un sourire insupportable, puis se dirigea vers la fenêtre.
— Quelque chose me dit que t'as pas détesté ça, princesse, murmura-t-il avant de sauter.
Je restai figée. Mon cœur battait à tout rompre. J'aurais dû le haïr. Je le haïssais.
Mais il n'avait pas totalement tort.
Et ça, c'était encore pire.
— Connard… soufflai-je, furieuse contre lui. Et contre moi.